Augustine Sokolovski
Le 6 mai, l'Église honore la mémoire de saint Georges. Les textes liturgiques en l'honneur des saints vénérés de l'Antiquité sont généralement laconiques et concis. En quelques mots, ils expriment l'essence même de leur vénération.
Dans le tropaire à saint Georges, on chante et lit : « Libérateur des captifs, et protecteur des pauvres, médecin des malades et défenseur des rois, saint Georges, victorieux et grand martyr, intercède auprès du Christ notre Dieu pour le salut de nos âmes. »
Le tropaire au grand martyr Georges appelle le saint « Libérateur des captifs ». Cela signifie qu'une prière adressée à lui, demandant l'intercession céleste auprès de Dieu, aidait les croyants orthodoxes à obtenir l'aide nécessaire pour libérer leurs proches de la captivité.
Dans l'Antiquité, dont les paroles de l'hymne remontent sans doute, les guerres ne suivaient aucune règle précise. Le retour de captivité fut donc un miracle absolument incroyable, un grand signe, manifestement accompli à maintes reprises par l'intervention divine, par les prières de saint Georges.
L'hymne appelle également le saint « le Protecteur des Pauvres ». Contrairement à l'époque moderne, l'Antiquité ne percevait pas la pauvreté dans les catégories sociales. Le mendiant n'avait rien : pas de toit, pas de nourriture, pas de famille. La pauvreté signifiait un destin funeste à vie.
En appelant saint Georges « le Protecteur des Pauvres », l'Église témoignait que, par une coïncidence incroyable et inexplicable, qui, pour le cœur croyant, n'était rien d'autre que l'intervention directe de Dieu dans l'inévitable destin humain, les pauvres recevaient de l'aide et, de plus, trouvaient un certain bien-être ici-bas, sur terre, uniquement grâce aux prières de saint Georges.
D'après les récits des historiens de l'Église antique, le village de Byzance, nom donné à l'endroit où l'empereur Constantin fonda en 330 une nouvelle capitale appelée « Nouvelle Rome sur le Bosphore », était connu des païens comme un territoire où des divinités idolâtres étaient censées soigner les malades.
Par conséquent, en réponse biblique à cette superstition, les saints martyrs, vénérés par les chrétiens, accordaient, par la grâce du Vrai Dieu, de véritables guérisons de maladies mentales et physiques. Parmi ces grands thaumaturges de l'Antiquité, saint Georges était manifestement très vénéré. Le tropaire en témoigne. Le saint est « Médecin des malades ».
Enfin, il est « Défenseur des Rois », c'est-à-dire l'intercesseur des souverains pieux. Saint Georges est considéré comme le patron par de nombreuses régions, territoires et pays chrétiens, anciens et modernes.