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Saint Nicolas par p. Dr. Augustin Sokolovski

Saint Nicolas par p. Dr. Augustin Sokolovski

Aujourd'hui, nous célébrons la mémoire de saint Nicolas. Il est notre saint, le patron de notre paroisse et de notre église. Comme il est à nous, nous en sommes responsables. La vie de saint Nicolas comporte un épisode très complexe.

Nous savons qu'au tournant des deuxième et troisième décennie du IVe siècle, un prêtre et théologien du nom d'Arius a commencé à enseigner à Alexandrie. Cet enseignement affirmait que le Fils de Dieu, devenu homme dans l'histoire en Jésus-Christ, avait autrefois été créé par Dieu. Pour comprendre cet enseignement, il faut connaître la philosophie de l'époque. Nous allons simplifier les choses. Nous allons faciliter notre compréhension en faisant une comparaison. Pour Arius, le Fils de Dieu était à peu près ce que le Coran est pour les musulmans.

Revenons à saint Nicolas. Sa vie raconte que lors d'une réunion ecclésiastique, peut-être le premier concile œcuménique de Nicée (325), Nicolas frappa Arius au visage. Malheureusement, les prédicateurs ont interprété ce geste comme un acte de violence et ont commencé à le justifier. Or, cette interprétation est erronée dès le départ.

En effet, dans la rhétorique antique, un enseignant pouvait donner une petite tape sur la joue de son élève avec le sourire s'il voyait que son argumentation était boiteuse. C'est exactement ce qu'a fait Nicolas. Son geste montre qu'il était un homme extrêmement cultivé, un professeur, un intellectuel. Et il aimait beaucoup tout le monde. Même Arius, un hérétique, un homme très orgueilleux, un intrigant, il l'aimait et avait pitié de lui.

Mais comme Arius était prêtre à Alexandrie et Nicolas évêque dans le sud de l'Anatolie actuelle, il fut victime d'une calomnie perfide, selon laquelle il se serait immiscé dans les affaires de la plus importante des Églises de l'époque, l'Église d’Alexandrie. Mais même alors, il n'a rien fait pour se défendre, il a été interdit de ministère et emprisonné. Nous ne savons pas combien de temps il est resté en détention. Peut-être très longtemps, ce qui expliquerait pourquoi son nom ne figure pas sur les listes des participants au concile de Nicée.

Nicolas, quant à lui, se contentait de garder le silence et d'attendre. Il avait été solennellement libéré par Dieu lui-même. La mémoire de saint Nicolas est une fête en l'honneur de sa libération et de la nôtre. La grâce, c'est la liberté, et la liberté, c'est la grâce. Que l'image de notre bon pasteur, Nicolas le Thaumaturge, le Miséricordieux, le Saint Bon, Nicolas comme le Sourire de Dieu, nous serve d'exemple.