SAINT SABAS LE SANCTIFIÉ par p. Dr. Augustin Sokolovski
Le 18 décembre, l’Église orthodoxe commémore Sabas le Sanctifié. C'est un saint qui a considérablement influencé toute notre tradition orthodoxe, spirituelle et liturgique. Sabas était moine et prêtre en Palestine, il est décédé en 532.
Son nom « le Sanctifié » fait référence au sacerdoce. Dans l'Antiquité tardive, les moines acceptaient rarement la prêtrise, car celle-ci doit être tournée vers le monde. Le monachisme, quant à lui, doit s'éloigner des gens. Pour les premiers moines l'ordination était un grand compromis.
Saint Sabas est important tant pour l'Église russe que pour les Églises géorgienne, grecque et toutes les autres Églises orthodoxes locales. Sa vie est étonnante, car elle est historique. Elle est instructive et précieuse dans les moindres détails. Ainsi, lorsque Sabas était encore tout petit, ses parents l'ont confié à la garde de son oncle. Son père était un général romain byzantin et, apparemment, il n'avait pas le temps de s'occuper de lui. Mais ses proches ont commencé à se disputer son héritage afin de se le partager à l'avenir. Enfant, Sabas fut tellement choqué par ce qui se passait qu'il s'enfuit et se réfugia dans un monastère. À l'âge de huit ans, il était déjà moine.
Un jour, alors qu'il était adolescent, il cueillit une pomme parce qu'il avait envie de quelque chose de sucré. Soudain, il se souvint de la chute d'Adam, jeta la pomme et ne mangea plus jamais de pomme de toute sa vie. Comment ne pas se souvenir du jeune saint Augustin dans ses « Confessions » et de son récit sur le vol de pommes dans le verger de ses voisins ?
La personne de Sabas le Sanctifié révèle la grande sainteté de Dieu, qui rapproche l'Église de la Nativité du Christ. En vérité, comme le disaient les anciens Pères de l'Église, « Dieu, en Jésus-Christ, s'est fait homme afin que l'homme connaisse le divin en lui-même ».