SAINT ANTOINE DES GROTTES par le p. Dr. Augustin Sokolovski
Parfois, on devient quelqu'un sans savoir ce qu'on devient. C'est ce qui est arrivé à saint Antoine des Grottes. Les années de sa vie consciente coïncidèrent avec l'apogée du christianisme en Russie, peu après le baptême du prince Vladimir. Selon les chroniques, Kiev était une ville aux « mille églises » et aux monastères. Antoine se rendit sur l'Athos, mais pour une raison inconnue, il est revenu de là. Aucun des monastères à Kiev ne l'accepta, ou alors lui-même ne le souhaitait pas. Il commença à vivre dans une grotte souterraine, où avaient vécu auparavant des brigands varègues. Il devint ainsi un grand réformateur. Antoine portait le nom d'Antoine le Grand, fondateur de tout le monachisme chrétien. Saint Antoine des Grottes, que l’Église vénère comme le fondateur du monachisme russe, est devenu ce qu’il n’aurait jamais imaginé devenir.
Иногда становишься кем-то, сам того не ведая. Так случилось и со святым Антонием Печерским. Годы его сознательной жизни совпали с расцветом христианства на Руси, вскоре после крещения князя Владимира. Согласно летописям, Киев был городом «тысячи церквей» и монастырей. Антоний отправился на Афон, но по неизвестной причине вернулся оттуда. Ни один монастырь его не принял, а может быть, он сам не хотел. Он стал жить в подземной пещере, где раньше обитали варяги-разбойники. Так он стал великим реформатором. Антоний носил имя Антония Великого, основателя всего христианского монашества. Святой Антоний Печерский, которого Церковь почитает как основателя русского монашества, стал тем, кем вовсе не предполагал становиться.
Manchmal wird man zu jemandem, ohne zu wissen, was aus einem wird. So erging es dem Heiligen Antonius. Die Jahre seines bewussten Lebens fielen mit der Blütezeit des Christentums in Russland zusammen, kurz nach der Taufe des Fürsten Wladimir. Den Chroniken zufolge war Kiew eine Stadt der „tausend Kirchen“ und Klöster. Antonius ging nach Athos, kehrte aber aus unbekannten Gründen kehrte er von dort zurück. Keines der Kiewer Klöster nahm ihn auf, oder vielleicht wollte er es selbst nicht. Er begann in einer unterirdischen Höhle zu leben, in der zuvor warägerische Räuber hausten. So wurde er zu einem großen Reformer. Antonius trug den Namen des Antonius des Großen, Begründer des gesamten christlichen Mönchtums. Der Heilige Antonius von den Höhlen, den die Kirche als Begründer des russischen Mönchtums verehrt, wurde zu etwas, was er nie erwartet hätte.
Sometimes you become someone without knowing what you are becoming. This is what happened to Saint Anthony. The years of his conscious life coincided with the heyday of Christianity in Ancient Russia, shortly after the baptism of Prince Vladimir. According to the chronicles, Kiev was a city of "a thousand churches" and monasteries. Anthony went to Athos, but for some unknown reason, he returned from there. None of the monasteries in Kiev accepted him, or perhaps he himself did not want to. He began living in an underground cave, where Varangian brigands had previously lived. He thus became a great reformer. Anthony bore the name of Anthony the Great, founder of all Christian monasticism. Saint Anthony of the Caves, whom the Church reveres as the founder of Russian monasticism, became what he never expected to become.
SAINT ANTOINE DES GROTTES
Saint Antoine de Kiev est vénéré comme le fondateur du monachisme dans l'Église russe. L’identité de son nom avec celui d'Antoine le Grand, fondateur de tout le monachisme chrétien, est remarquable. C'est un signe de l'intervention divine dans l'histoire.
Antoine est né vers 983, cinq ans avant le baptême de la Rus' en 988 par le prince Vladimir. Il est mort en 1073, le 23 juillet selon le calendrier julien, veille de la commémoration de sainte Olga (†969), considérée comme l'apôtre de la Russie.
Du vivant d'Antoine, la communion eucharistique entre les Églises romaine et constantinopolitaine fut rompue (1054), et Byzance perdit la célèbre bataille de Manzikert contre les Seldjoukides (1071). Ces deux événements eurent des conséquences tragiques.
Les contemporains pensèrent qu'il s'agissait simplement d'un conflit entre le patriarche et le pape, comme cela s'était produit à maintes reprises auparavant. Mais cette excommunication mutuelle fut littéralement signée avec le sang eucharistique du Saint Calice, déposé ensuite sur l'autel de Sainte-Sophie à Constantinople. La communion entre les Églises ne fut jamais rétablie et ne le sera probablement pas avant la fin du monde.
« L'Empire a perdu une nouvelle bataille, et alors ? » pensaient les contemporains. Mais les conséquences furent comparables à celles qui auraient eu lieu si Charles Martel n'avait pas gagné, mais perdu face aux armées arabes lors de la célèbre bataille de Poitiers (732). L'armée arabe aurait alors progressé sans encombre jusqu'à Aix-la-Chapelle, Paris et au-delà. Avec la défaite de 1071, Byzance perdit finalement toute l'Asie Mineure. Ce processus fut progressif.
La vie d'Antoine existe sous diverses versions, voire contradictoires. De même que les historiens ultérieurs ont interprété différemment les événements de 1054 et les raisons de la défaite de 1071, l'écriture de la vie d'Antoine devint rapidement un moyen de déchiffrer le plan divin pour le destin de toute l'orthodoxie russe.
Au fil des siècles, l'Église russe s'est développée, a acquis son indépendance et est devenue une véritable œcoumène. Mais à l'époque d'Antoine, au tournant des premier et deuxième millénaire, elle n'était « qu'une » nouvelle métropole ecclésiastique missionnaire au sein de l'Église de Constantinople. Contrairement aux Églises bulgare et serbe, apparues à peu près à la même époque et un peu plus tôt, le chef de l'Église russe n'a jamais eu le statut d'archevêque, c'est-à-dire d'entité ecclésiastique indépendante. Elle ne le revendiquait même pas à l'époque.
Très jeune, Antoine se rendit au Mont Athos, où il prononça ses vœux monastiques, acquit une expérience ascétique, puis retourna dans son pays natal. Des traditions ultérieures supposent que les moines du Mont Athos nourrissaient un projet particulier pour lui. C'est pourquoi il aurait reçu le nom monastique d'« Antoine ». Or, le monachisme est une dévotion totale à Dieu, et non des projets grandioses. D'ailleurs, sainte Olga reçut le nom d'Hélène lors de son baptême. Et il s'agissait très probablement d'un projet. Mais Sviatoslav, le fils d'Olga, ne devint pas un nouveau Constantin ; il resta un païen conscient et faillit conquérir Constantinople!
L'Athos était l'une des quatre montagnes monastiques sacrées, dont trois se trouvaient en Asie Mineure. La défaite de Byzance à Manzikert signifia la chute inévitable de ces trois républiques monastiques.
Seul le mont Athos, situé en Europe, survécut. La jeunesse d'Antoine coïncida avec la période d'activité de saint Athanase de l'Athos. Il mourut tragiquement lors de la construction du temple, précisément en l'an 1000. L'âge d'or du mont Athos et sa future gloire comme bastion de l'orthodoxie ne faisaient que commencer. Le mont Athos était la plus récente des montagnes saintes de Byzance. Nous ignorons si les moines avaient des projets missionnaires pour une nouvelle métropole ecclésiastique lointaine. Contrairement au monachisme occidental, qui aspirait à l'expansion missionnaire, le monachisme oriental était un phénomène contemplatif. En fin de compte, les moines orientaux voyaient dans le célibat, le renoncement au monde et l'obéissance la promesse de leur salut. Les moines occidentaux n'y voyaient qu'un moyen de sauver le monde par la prédication. Antoine retourna d'où il venait, ce qui est atypique pour le monachisme de l'Église de l'Athos, où les moines restaient dans leurs monastères. Pourquoi cela ? Nous ne le saurons jamais.
Non seulement les chroniques historiques de cette période, mais aussi la vie d'Antoine lui-même, rapportent que des monastères existaient déjà en Russie. Mais il n'y trouva aucune place. Il commença donc à vivre dans une grotte, et son premier monastère ne fut fondé que plus tard, spontanément, peut-être contrairement au projet initial de l'auteur, mais toujours de son vivant. Vivre sous terre, dans une vaste cité aux « mille églises », comme Kiev était décrite par ses contemporains, était le signe d'un choix parfaitement conscient. C'était l'expression d'une quête d'extrême pauvreté. Dans les grottes, Antoine trouva un lieu où reposer sa tête, tout en restant entre les mains de la nature, ce prolongement des mains de Dieu. Cette pauvreté consciente et ce renoncement à toute certitude nous aident à comprendre, au moins en partie, son image étonnante.
Dans le Credo, l'Église est qualifiée d'« apostolique ». L'Église apostolique est l'Église fondée par les Apôtres eux-mêmes ; c'est l'Église dont l'épiscopat est un descendant direct de l'ordination apostolique ; c'est l'Église qui partage la foi des Apôtres. Après tout, l'Église apostolique est une Église pauvre. N'était-ce pas là cette apostolicité véritable disciple que recherchait saint Antoine ?
Антоний Киево-Печерский
Преподобный Антоний Киево-Печерский почитается как основатель монашества в Русской Церкви. Сходство его имени с именем Антония Великого, основателя всего христианского монашества, поразительно. Это знак вмешательства Бога в историю.
Антоний родился около 983 года, за пять лет до крещения Руси в 988 году князем Владимиром. Он скончался в 1073, 23 июля по юлианскому календарю, то есть накануне памяти святой равноапостольной Ольги (†969).
При жизни Антония было разорвано евхаристическое общение между Римской и Константинопольской Церквями (1054), а Византия проиграла туркам-сельджукам знаменитую битву при Манцикерте (1071). Эти два события имели трагические последствия.
Современники считали, что это был просто конфликт между патриархом и папой, каковых до этого было много. Но это взаимное отлучение Церквей было буквально подписано взятой из Святой Чаши евхаристической кровью, затем возложено на алтарь собора Святой Софии в Константинополе. Общение между Церквями так и не было восстановлено и, вероятно, не будет восстановлено до конца истории.
«Империя проиграла ещё одну битву, и что же?» — думали современники. Но последствия были сравнимы с тем, как если бы Карл Мартелл не выиграл, но проиграл арабским армиям в знаменитой битве при Пуатье (732). Тогда арабское войско двинулось бы на Париж и далее, не будучи остановлено. С поражением 1071 года Византия окончательно потеряла всю Малую Азию. Процесс этот был постепенным.
Житие Антония существует в различных, даже противоречащих друг другу, версиях. Подобно тому, как позднейшие историки трактовали события 1054 года различными способами и по-разному видели причины поражения 1071 года, написание жития Антония вскоре стало способом расшифровать божественный замысел о судьбах всего Русского Православия.
На протяжении веков Русская Церковь росла, обрела независимость и преобразилась в самостоятельную многонациональную ойкумену. Но во времена Антония, на рубеже первого и второго тысячелетий, она была «всего лишь» новой миссионерской церковной митрополией в составе Константинопольской Церкви. В отличие от Болгарской и Сербской Церквей, возникших примерно в то же время несколько раньше, глава Русской Церкви никогда не имел статуса архиепископа, то есть самостоятельной церковной единицы. В то время она на него и не претендовала.
В юном возрасте Антоний отправился на Афон, где принял монашество, приобрел аскетический опыт, а затем вернулся на родину. Более позднее предание полагало, что у афонских монахов был относительно его особый замысел. Поэтому он будто бы получил в монашестве имя "Антоний". Однако, монашество это всецелое предание себя в руки Бога, никак не грандиозные проекты. К слову, святая Ольга получила в крещении имя Елена. И это действительно скорее всего было проектом. Но сын Ольги, Святослав, не стал новым Константином, он остался сознательным язычником и чуть было не взял Константинополь!
Афон был одной из четырёх святых монашеских гор, три из которых находились в Малой Азии. Поражение Византии при Манцикерте означало неминуемую последующую гибель этих трёх монашеских республик.
Уцелел лишь Афон, расположенный в Европе. Юность Антония совпала с периодом деятельности святого Афанасия Афонского. Он трагически погиб во время строительства храма ровно в 1000 году. Расцвет Афона и его будущая слава как оплота Православия только начинались в это время. Афон был самой молодой из святых гор Византии. Мы не знаем, были ли у монахов миссионерские планы относительно новой, далёкой церковной митрополии. В отличие от западного монашества, стремившегося к миссионерской экспансии, восточное монашество было созерцательным явлением. Ведь именно в безбрачии, отрешении от мира и послушании восточные монахи видели залог своего спасения. Западные монахи видели в том же только инструмент для спасения мира посредством проповеди. Антоний вернулся туда, откуда пришел, что нетипично для афонского монашества, где монахи оставались в своих обителях. Почему это произошло? Мы никогда не узнаем этого.
Не только исторические летописи того времени, но и само житие Антония повествует о том, что на Руси уже были монастыри. Но ни в одном из них он не нашел себе места. Так он стал жить в пещере, и его первый монастырь возник впоследствии, создался спонтанно, возможно, вопреки первоначальному «замыслу автора», но при его жизни. Существование под землей в огромном городе с «тысячей церквей», как описывали Киев современники, была знаком совершенно осознанного решения. Это было знаком стремления к крайней бедности. В пещерах Антоний обретал «где главу приклонить», но оставался в руках природы – этого продолжения рук Бога. Эта осознанная нищета и отказ от любой уверенности помогает хотя бы отчасти понять его удивительный образ.
В Символе веры Церковь именуется «Апостольской». Апостольская Церковь – это Церковь, основанная самими апостолами; это Церковь, епископат которой обладает прямой преемственностью апостольского рукоположения; это Церковь, разделяющая Веру Апостолов. Наконец, апостольская Церковь – это Церковь бедная. Не искал ли святой Антоний именно этого истинного апостольства?
ANTONIUS VON KIEW
Der heilige Antonius von Kiew wird als Begründer des Mönchtums in der russischen Kirche verehrt. Die Gleichheit seines Namens mit dem Namen Antonius des Großen, dem Begründer des gesamten christlichen Mönchtums, ist bemerkenswert. Dies ist ein Zeichen für Gottes Eingreifen in die Geschichte.
Antonius wurde um 983 geboren, fünf Jahre vor der Taufe der Rus im Jahr 988 durch Fürst Wladimir. Er starb 1073, am 23. Juli nach dem julianischen Kalender, also am Vorabend des Gedenkens an die heilige Olga (†969). Die als Apostel der Rus‘ gilt.
Zu Antonius‘ Lebzeiten wurde die eucharistische Gemeinschaft zwischen der römischen und der Konstantinopeler Kirche zerbrochen (1054), und Byzanz verlor die berühmte Schlacht von Manzikert gegen die Seldschuken (1071). Diese beiden Ereignisse hatten tragische Folgen.
Zeitgenossen glaubten, es handele sich lediglich um einen Konflikt zwischen dem Patriarchen und dem Papst, wie es ihn schon oft zuvor gegeben hatte. Doch dieser gegenseitige Kirchenausschluss wurde buchstäblich mit dem eucharistischen Blut aus dem Heiligen Kelch unterzeichnet, das anschließend auf dem Altar der Hagia Sophia in Konstantinopel aufgestellt wurde. Die Gemeinschaft zwischen den Kirchen wurde nie wiederhergestellt und wird es wohl auch bis zum Ende der Geschichte nicht sein.
„Das Reich hat eine weitere Schlacht verloren, na und?“, dachten Zeitgenossen. Doch die Folgen waren vergleichbar mit denen, die eingetreten wären, wenn Karl Martell nicht gewonnen, sondern in der berühmten Schlacht von Poitiers (732) gegen die arabischen Armeen verloren hätte. Dann wäre das arabische Heer ungehindert nach Aachen, Paris und weiter vorgerückt. Mit der Niederlage von 1071 verlor Byzanz schließlich ganz Kleinasien. Dieser Prozess verlief schleichend.
Das Leben des Antonius existiert in verschiedenen, ja widersprüchlichen Versionen. So wie spätere Historiker die Ereignisse von 1054 unterschiedlich interpretierten und die Gründe für die Niederlage von 1071 unterschiedlich sahen, so wurde die Niederschrift des Antonius-Lebens bald zu einem Weg, den göttlichen Plan für das Schicksal der gesamten russischen Orthodoxie zu entschlüsseln.
Im Laufe der Jahrhunderte wuchs die Russische Kirche, erlangte Unabhängigkeit und entwickelte sich zu einer wirklichen multinationalen Ökumene. Doch zur Zeit Antonius‘, an der Wende des ersten zum zweiten Jahrtausend, war sie „nur“ eine neue missionarische Kirchenmetropole innerhalb der Kirche von Konstantinopel. Anders als die etwa zeitgleich und etwas früher entstandenen bulgarischen und serbischen Kirchen hatte das Oberhaupt der Russischen Kirche nie den Status eines Erzbischofs, also einer unabhängigen Kircheneinheit. Sie beanspruchte ihn damals nicht einmal.
In jungen Jahren ging Antonius nach Athos, wo er die Mönchsgelübde ablegte, asketische Erfahrungen sammelte und anschließend in seine Heimat zurückkehrte. Spätere Überlieferungen gehen davon aus, dass die Athos-Mönche einen besonderen Plan für ihn hatten. Deshalb erhielt er angeblich im Mönchtum den Namen „Antonius“. Mönchtum ist jedoch eine völlige Hingabe an Gott, keine grandiosen Projekte. Übrigens erhielt die heilige Olga bei der Taufe den Namen Helena. Und das war höchstwahrscheinlich ein Projekt. Aber Olgas Sohn Swjatoslaw wurde kein neuer Konstantin, er blieb ein bewusster Heide und hätte beinahe Konstantinopel eingenommen!
Athos war einer der vier heiligen Klosterberge, von denen drei in Kleinasien lagen. Die Niederlage Byzanz' bei Manzikert bedeutete den unvermeidlichen Untergang dieser drei Mönchsrepubliken.
Nur der in Europa gelegene Berg Athos überlebte. Antonius' Jugend fiel mit der Wirkungsperiode des Heiligen Athanasius von Athos zusammen. Er starb tragischerweise beim Bau des Tempels genau im Jahr 1000. Die Blütezeit des Bergs Athos und sein zukünftiger Ruhm als Hochburg der Orthodoxie begannen gerade erst. Athos war der jüngste der heiligen Berge Byzanz'. Wir wissen nicht, ob die Mönche Missionspläne für eine neue, ferne Kirchenmetropole hatten. Im Gegensatz zum westlichen Mönchtum, das missionarische Expansion anstrebte, war das östliche Mönchtum ein kontemplatives Phänomen. Schließlich sahen östliche Mönche die Garantie ihrer Erlösung im Zölibat, in der Entsagung von der Welt und im Gehorsam. Westliche Mönche sahen darin lediglich ein Mittel, die Welt durch Predigt zu retten. Antonius kehrte dorthin zurück, wo er herkam, was für das Mönchtum der Athos-Kirche, wo die Mönche in ihren Klöstern blieben, untypisch ist. Warum geschah das? Wir werden es nie erfahren.
Nicht nur die historischen Chroniken dieser Zeit, sondern auch das Leben Antonius‘ selbst berichten davon, dass es in der Rus bereits Klöster gab. Doch er fand in keinem von ihnen einen Platz für sich. So begann er, in einer Höhle zu leben, und sein erstes Kloster entstand erst später, spontan, vielleicht entgegen dem ursprünglichen Plan des Autors, aber noch zu seinen Lebzeiten. Das Leben unter der Erde in einer riesigen Stadt mit „tausend Kirchen“, wie Kiew von Zeitgenossen beschrieben wurde, war Zeichen einer völlig bewussten Entscheidung. Es war Ausdruck des Strebens nach extremer Armut. In den Höhlen fand Antonius einen Ort, an dem er sein Haupt hinlegen konnte, blieb aber in den Händen der Natur – dieser Verlängerung der Hände Gottes. Diese bewusste Armut und der Verzicht auf jegliche Gewissheit helfen, sein erstaunliches Bild zumindest teilweise zu verstehen.
Im Glaubensbekenntnis wird die Kirche als „apostolisch“ bezeichnet. Die apostolische Kirche ist die von den Aposteln selbst gegründete Kirche; es ist die Kirche, deren Episkopat eine direkte Nachfolge der apostolischen Weihe hat; Es ist die Kirche, die den Glauben der Apostel teilt. Schließlich ist die apostolische Kirche eine arme Kirche. Hat der heilige Antonius nicht genau nach dieser wahren Apostolizität gesucht?
ANTHONY OF KIEV
Saint Anthony of Kiev is venerated as the founder of monasticism in the Russian Church. The similarity of his name to that of Anthony the Great, the founder of all Christian monasticism, is remarkable. This is a sign of God's intervention in history.
Anthony was born around 983, five years before the baptism of Rus' in 988 by Prince Vladimir. He died in 1073, on July 23 according to the Julian calendar, the eve of the commemoration of Saint Olga (†969), considered the Apostle of Russia.
During Anthony's lifetime, the Eucharistic communion between the Roman and Constantinople churches was broken (1054), and Byzantium lost the famous Battle of Manzikert against the Seljuks (1071). These two events had tragic consequences.
Contemporaries believed it was merely a conflict between the Patriarch and the Pope, as had occurred many times before. But this mutual excommunication was literally signed with the Eucharistic blood from the Holy Chalice, which was subsequently placed on the altar of the Hagia Sophia in Constantinople. Communion between the churches was never restored and probably will not be until the end of history.
"The empire has lost another battle, so what?" contemporaries thought. But the consequences were comparable to those that would have occurred if Charles Martel had not won but lost to the Arab armies in the famous Battle of Poitiers (732). Then the Arab army would have advanced unhindered to Aachen, Paris, and beyond. With the defeat of 1071, Byzantium ultimately lost all of Asia Minor. This process was gradual.
The life of Antony exists in various, even contradictory, versions. Just as later historians interpreted the events of 1054nd viewed the reasons for the defeat of 1071 differently, the writing of Anthony's life soon became a way to decipher the divine plan for the fate of all Russian Orthodoxy.
Over the centuries, the Russian Church grew, achieved independence, and developed into a truly multinational ecumenical body. But at the time of Anthony, at the turn of the first and second millenniums, it was "merely" a new missionary ecclesiastical metropolis within the Church of Constantinople. Unlike the Bulgarian and Serbian churches, which emerged roughly at the same time and somewhat earlier, the head of the Russian Church never had the status of an archbishop, that is, an independent ecclesiastical entity. It didn't even claim it at the time.
At a young age, Anthony went to Mount Athos, where he took monastic vows, gained ascetic experience, and then returned to his homeland. Later traditions assume that the Athos monks had a special plan for him. This is why he supposedly received the monastic name "Anthony." However, monasticism is a complete devotion to God, not grandiose projects. Incidentally, Saint Olga was given the name Helena at her baptism. And that was most likely a project. But Olga's son Svyatoslav didn't become a new Constantine; he remained a conscious pagan and almost conquered Constantinople!
Athos was one of the four holy monastic mountains, three of which were located in Asia Minor. The defeat of Byzantium at Manzikert meant the inevitable downfall of these three monastic republics.
Only Mount Athos, located in Europe, survived. Anthony's youth coincided with the period of activity of Saint Athanasius of Athos. He tragically died during the construction of the temple precisely in the year 1000. The golden age of Mount Athos and its future glory as a stronghold of Orthodoxy were just beginning. Mount Athos was the youngest of the holy mountains of Byzantium. We do not know whether the monks had missionary plans for a new, distant ecclesiastical metropolis. Unlike Western monasticism, which aspired to missionary expansion, Eastern monasticism was a contemplative phenomenon. Ultimately, Eastern monks saw the guarantee of their salvation in celibacy, renunciation of the world, and obedience. Western monks saw it merely as a means of saving the world through preaching. Anthony returned to where he came from, which is atypical for the monasticism of Athos, where the monks remained in their monasteries. Why did this happen? We will never know.
Not only the historical chronicles of this period, but also the life of Anthony himself, record that monasteries already existed in Rus'. But he found no place for himself in any of them. So, he began living in a cave, and his first monastery only arose later, spontaneously, perhaps contrary to the author's original plan, but still during his lifetime. Living underground in a vast city with "a thousand churches," as Kiev was described by contemporaries, was a sign of a completely conscious choice. It was an expression of the pursuit of extreme poverty. In the caves, Anthony found a place to lay his head but remained in the hands of nature—that extension of the divine hands. This conscious poverty and renunciation of all certainty help us at least partially understand his astonishing image.
In the Creed, the Church is described as "apostolic." The apostolic Church is the Church founded by the Apostles themselves; it is the Church whose episcopate is a direct descendant of apostolic ordination; it is the Church that shares the faith of the Apostles. After all, the apostolic Church is a poor Church. Wasn't this true apostolicity precisely what Saint Anthony was seeking?